Paris-Nice: Place au sport

Le sport reprend ses droits à partir de dimanche dans Paris-Nice, première course par étapes importante de la saison. Le déroulement de la Course au Soleil a longtemps été menacé par un conflit entre ses organisateurs et l'Union cycliste internationale.

Le Belge Tom Boonen, principale tête d'affiche du peloton au départ du prologue d'Issy-les-Moulineaux, et les autres coureurs des 20 formations engagées ont devant eux huit jours de course pour rallier la Côte d'Azur au terme d'un parcours au tempo classique et au résultat le plus souvent serré. Aux premières étapes de plaine favorables aux sprinteurs, avec un match attendu entre Boonen et son rival italien Daniele Bennati, succèdent des routes accidentées, dans le Gévaudan et l'arrière-pays provençal.

Avec une arrivée au sommet, jeudi, à Mende, puisque ASO et son directeur Christian Prudhomme ont choisi cette année -c'est une première- de contourner le Massif Central par son côté ouest (Limoges, Maurs). Ce profil séduisant doit favoriser les coureurs déjà en forme en ce début de saison, l'Américain Levi Leipheimer, récent vainqueur du Tour de Californie, son coéquipier espagnol Alberto Contador, à son avantage dans le récent Tour de Valence ("nous venons pour gagner et c'est lui notre leader", annonce son directeur sportif Johan Bruyneel), ou encore le Luxembourgeois Frank Schleck qui fait équipe avec l'Américain Bobby Julich (lauréat en 2005). Voire le vétéran italien Davide Rebellin, qui s'accommode des difficultés de moyenne montagne habituelles dans Paris-Nice.

Quel rôle pour les Français?

Au-delà des turbulences des dernières semaines et du statut particulier de l'épreuve par rapport au circuit ProTour, Paris-Nice réunit l'ensemble des équipes du haut niveau. A la seule exception d'Unibet qui a été écartée par les organisateurs au profit d'Agritubel, déjà présente en mars dernier sur les routes de "la course au soleil" suivant le joli nom qu'elle devrait encore mériter cette semaine (météo favorable).

Le cyclisme français, souvent surclassé dans les temps forts des dernières éditions, aligne par conséquent six équipes et la plupart de ses hommes de base dans les courses par étapes (Dessel, Casar, Chavanel, Voeckler). Mais la concurrence étrangère s'annonce rude bien que les niveaux de forme varient considérablement à cette époque de l'année (Sinkewitz, Valjavec, Caucchioli, Evans, Horner, Sanchez).

Paris-Nice, remporté en 2006 par l'Américain Floyd Landis qui allait décrocher ensuite le maillot jaune du Tour de France avant l'annonce de son contrôle antidopage positif, donne aussi le vrai coup d'envoi d'une saison encore lourde de nuages. L'affaire Puerto est toujours ouverte par la justice espagnole, le dossier Landis toujours en attente de la décision de l'agence antidopage américaine. Sur ce front, l'UCI a choisi de prendre les devants en présentant les détails de son plan antidopage deux jours avant le départ d'Issy-les-Moulineaux. A écouter ses responsables, c'est toute la crédibilité du cyclisme d'élite qui en dépend.

Ceci dit, cet après-midi à Issy, on peut déja s'attendre à une première grosse opposition entre les machines à rouler de la Discovey Channel et celles de CSC. Avantage à Alberto Contador dont l'explosivité a déjà fait merveille sur ce parcours? A Bobby Jullich déjà lauréat de ce prologue dans le passé ou encore à Levi Leipheimer irrésistible chez lui en californie avec un prologue sur mesure mais dont l 'exercice n'est pas habituellement sa tasse de thé?

On observera également avec intérêt le retour au premier plan de David Millar, les performances des puncheurs que sont Samuel Sanchez et Davide Rebellin et celles des français ( Chavanel et Vaugrenard s'étant déjà illustrés ici même).