SAVOLDELLI : interview

Paolo Savoldelli, le vainqueur sortant, est serein. Mais il s'estime pénalisé par les arrivées en altitude.

                                            " Un Giro pour purs grimpeurs "

Un an après votre deuxième victoire, dans quel état d'esprit êtes-vous?

L'an dernier, j'avais été contrarié dans ma préparation par une fracture de la clavicule. Cette année, j'ai souffert d'un virus au Tour de Romandie mais je ne ressens plus rien à l'estomac. J'ai parfaitement récupéré et j'aborde le Giro au terme d'une évolution très progressive.

Celà dit, il s'annonce particulièrement dur. Il avantagera les purs grimpeurs, car certains cols présentent des pourcentages impressionnants. Le plan de Corones, le San Pelligrino, qui interviendra après plus de 220 km, le Mortirolo, qu'on abrodera avec toute la fatigue dans les jambes..... Tout pourrait d'ailleurs se jouer là, pourquoi pas, dans l'avant dernière étape, dans le dernier col, la veille de l'arrivée....

Bettini estime que ce Giro, finalement, ne vous convient pas trop....

Mais je le pense moi aussi. Sur le papier, Basso part favori. Mais lui aussi, vu son gabarit connaitra quelques difficultés pour suivre les purs grimpeurs. C'est un parcours idéal, je crois, pour Simoni. Il a du fond, du caractère. Il est très léger sur les pentes..... Restent les chronos. Celui de Cremone, qui se courra par équipes, ne creusera pas de grans écarts, il est rop court (38km), en revanche celui de Pontedara (50km) est plus long, tout plat. Ce sera l'occasion de prendre du temps à des coureurs comme Simoni et Cunego, que je connais assez mal.

Il y a deux ans, quand il avait gagné le Giro, j'avais suivila course à la télé. Mais la course était moins dure moins tactique et surtout le niveau moins élevé que cette année. Je ne crois pas que Cunego soit un véritable rival. Cela dit, le cyclisme a besoin d'un champion à son image, très habile dans l'art d'interpréter la course.

Pour la première fois, vous avez une équipe très solide à vos côtés. Est-ce un facteur important ?

Psychologiquement, c'est important. Cette année Danielson sera là, avec moi en montagne, même s'il manque encore d'expérience. Mais pour ramener le maillot rose à Milan,il faudra que je sois personnellement plus fort que l'an dernier, car c'est dans la montagne que le Giro se jouera. Or dans les cols, on est seul face à la pente. Je vous en dirai un peu plus à ce sujet au soir de la huitième étape, en haut de la Maielletta. On aura des éléments de réponse.