giro : résultat : étape 21

28 mai 2006

giro : résultat : étape 21

LA DER POUR FORSTER

L'Allemand Robert Forster (Gerolsteiner) s'est adjugé la 21e et dernière étape du Giro 2006, en s'imposant au sprint à Milan devant Richeze, Pollack et Bettini. Mais la capitale lombarde a surtout consacré un de ses enfants, Ivan Basso, qui signe à 28 ans son premier grand succès.

A 28 ans, Ivan Basso a écrit la plus belle ligne de son palmarès. Décidé à ne pas parler de victoire avant d'avoir franchi la ligne d'arrivée à Milan, l'Italien de la CSC peut enfin s'habituer à son statut de vainqueur du Tour d'Italie 2006. Intouchable depuis le début du Giro, maîtrisant la course et ses adversaires comme rarement, rien ne semblait pouvoir priver le superstitieux Transalpin du succès. Pour s'assurer d'être toujours sous une bonne étoile, le départ était même donné à Mareglio, à proximité du sanctuaire de la Madonna del Ghisallo, sainte-patronne des coureurs italiens.

Comme sur la Grande Boucle, la dernière étape se résume bien souvent à une tranquille balade à travers la campagne lombarde, sans enjeu ni grand intérêt au général. Après un sprint qui offrait à Paolo Bettini le maillot de meilleur sprinteur, Missaglia filait en fourbe au nez et à la barbe d'un peloton stupéfait. Finie la promenade de santé pour fêter la quille, il fallait près de 10km aux coureurs pour comprendre que l'Italien de Selle Italia voulait engranger des kilomètres pour le classement de la combativité, dominé par Christophe Edaleine (Crédit Agricole). Les coéquipiers de ce dernier lançaient alors la chasse à Missaglia dont l'avance, portée à 3'10", fondait ensuite comme neige au soleil. Tout serait alors calme jusqu'à 300m de la ligne.

Pour sa maman

Car jusque-là, comme tout au long du Tour d'Italie, la CSC avait pris les commandes du peloton, Ivan Basso dans sa roue afin d'éviter toute déconvenue. Et c'est l'équipe danoise qui cédait la tête de la course au seul Davide Bramati en arrivant dans les rues de Milan. Le vétéran italien, qui tirera sa révérence à l'issue de la saison, s'offrait ainsi l'ovation du public pour ses adieux, sous les applaudissements de ses camarades de course. Puis, les choses reprenaient leur cours. Si Ivan Basso craignait la malchance qui le priverait de victoire, celle-ci n'épargnait pas le pauvre Mirco Lorenzetto (Milram), contraint à l'abandon à cinq kilomètres de la ligne.

Sans surprise, la CSC tirait sa révérence à 500m de la ligne, cédant la place aux sprinters. Et c'est Robert Förster qui se montrait le plus malin, doublant sur la ligne Axel Richeze et Olaf Pollack. Quatrième de la dernière étape, Paolo Bettini s'en contentera cette fois. Cela suffit au coureur de la Quick Step pour délester Ivan Basso du maillot cyclamen (classement par points).

Timide et introverti, sans cesse sur la réserve, Basso manquait cruellement de reconnaissance dans son propre pays malgré un palmarès déjà bien fourni. Si sa décision de doubler Giro et Tour de France avait déjà empli son quota sympathie de l'autre côté des Alpes, en trois semaines, il est devenu le chouchou des Tifosi. Ce n'est pas pour rien qu'ils étaient venus en nombre l'acclamer au pied du podium final. Rose de bonheur et comblé par tant de bonnes nouvelles en si peu de temps. Mais une seule devait occuper ses pensées: sa maman, décédée l'an dernier, et à laquelle il avait toujours promis de remporter le Giro. Le meilleur cadeau possible pour la fête des mères.