ignatiev veut tout raffler

Lors de la présentation hollywoodienne de l'équipe Tinkoff Credit System en janvier dernier à la Maison du Jazz à Rome, voisine des fameux Termes de Caracalla, le tsar Dimitri Konyshev, passé depuis l'automne dans les rangs de l'encadrement, ne fut pas avare en épithètes les plus élogieux envers un des plus grands espoirs actuel du peloton professionnel, l'ancien champion du monde Espoirs du contre-la-montre, sacré à Madrid, Mikhail Ignatiev. Déjà vainqueur à deux reprises sur les épreuves de début de saison qui viennent à peine de débuter, le coureur de Saint-Pétersbourg n'a de cesse de se montrer à l'avant des épreuves auxquelles il participe, tant sur le Grand Prix d'Ouverture-La Marseillaise qu'au Tour Méditerranéen (vainqueur détaché à L'Estaque) ou encore à Laigueglia, à l'issue d'un final de toute beauté.

Mikhail, êtes-vous satisfait de votre début de saison ?
"Oui. Deux victoires, c'est déjà bien en si peu de jours de course. Je découvre le haut niveau professionnel. L'année dernière, je n'avais pas eu l'occasion de me frotter aux meilleurs. On va apprendre et on verra."

Et de votre escalade du Mont Faron, considérée ici comme une ascension assez sélective ?
"Vous parlez de la grande côte qu'il y avait dans une étape ?"

Oui c'est ça, elle s'appelle le Mont Faron ?
"Ah oui ! Eh bien c'était assez difficile, comme j'ai vu. J'ai monté à ma main. Je n'avais pas la possibilité de gagner de toutes façons. C'était mieux pour Ivan Rovny."

Auriez-vous des problèmes avec la montagne ?
"Peut-être un peu. Il va falloir que je m'y habitue. Je n'ai pas encore eu trop l'occasion de m'y tester. Il faut voir."

Après le maillot de champion du monde Espoirs remporté à Madrid, avez-vous l'ambition de conquérir le titre des Elites cette année à Stuttgart ?
"Attention, il faut d'abord savoir si j'aurai l'obligation de participer à l'épreuve Elite et non celle encore des moins de 23 ans. C'est vrai que je suis à l'aise sur les chronos et cela me plait. C'est un objectif à court terme, je l'avoue. Je ferai tout pour réussir. C'est quand même là ma spécialité."

Quel type de course affectionnez-vous le plus ?
"Je n'ai pas de préférence a priori. J'aime les courses par étapes comme les courses d'un jour. Cela dit, je répondrais quand même les courses chronométrées."

La présence d'Oleg Tinkoff autour de vous a-t-elle un effet stimulant ?
"Ca fait du bien. Il roule souvent avec nous. On se sent bien avec lui."

Beaucoup disent le plus grand bien de ce petit bonhomme à côté de vous, Ivan Rovny. Parlez-nous un peu de lui.
"Il est deux fois meilleur que moi. C'est lui le plus fort de l'équipe."

Vous plaisantez ?
"Mais non. C'est un futur très bon. Il vient encore de nous flinguer dans une bosse tout à l'heure et nous a tous laissés sur place. Vous allez entendre parler de lui quand il va s'étoffer. C'est sûr."

Quels sont vos grands objectifs cette saison ?
"Le Tour d'Italie. Avoir l'assurance que nous y participerons est formidable. On s'y prépare. Je vais découvrir un Grand Tour alors que je suis très jeune. Un rêve. Si on m'avait dit cela l'an dernier à cette époque, je ne l'aurais pas cru."

Et la première ambition ?
"Remporter des courses. Des étapes. Tout ce qui viendra."

Connaissez-vous des coureurs français de réputation ?
(Il réfléchit très longuement) Botcharov."

Mais Botcharov est un coureur russe qui courre en France !
"Ah oui, c'est vrai."

Christophe Moreau ?
"Ah oui, peut-être Moreau, c'est un nom qui me dit quelque chose."

Pas d'autres ?
"Non, vraiment. Je ne connais pas leurs noms en tous cas. Je m'excuse. J'arrive sur les courses. Je suis un nouveau."

c'est sans déplaisir que l'on goûte l'impertinence d'Ignatiev, qu'il doit puiser dans sa jeunesse et l'énorme confiance en son potentiel.

Source velo101.com