Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vélo 2007
19 juillet 2006

Tour: résultat Alpe D'huez

SCHLECK AU PARADIS

22

CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR CONSULTER TOUS LES CLASSEMENTS

On savait Frank Schleck taillé pour les classiques ardennaises. On l'a découvert en grimpeur mardi sur les redoutables pentes de l'Alpe d'Huez, où il s'est magistralement imposé. Le Luxembourgeois n'en finit plus de se découvrir des talents. A 26 ans, ses limites restent insoupçonnées.

"C"est fou de gagner à l"Alpe d"Huez. Je ne pouvais pas le croire avant d"avoir franchi la ligne. J"ai besoin d"un peu de temps pour réaliser." Il est comme ça, Frank Schleck. Il faut parfois le convaincre de ce qu'il ne veut pas croire. Ce n'est pas la confiance en lui qui l'étouffe. Le talent, si, en revanche. Le Luxembourgeois en a à revendre. 2006 est son année. Trois mois après sa victoire dans l'Amstel Gold Race, le premier grand succès de sa carrière, il a apposé son nom aux côtés de Coppi, Hinault, Pantani, Armstrong et quelques autres au palmarès de l'Alpe d'Huez.

296446_1283077_151_113Une consécration qui en appelle d'autres pour ce beau bébé (1,86m) de 26 ans, dont la marge de progression, importante, autorise les plus grandes espérances pour l'avenir. Chez CSC, certains l'imaginent en futur maillot jaune à Paris. C'est le cas de son coéquipier Bobby Julich. "Je ne sais pas, répond-il, un peu gêné. Pour le moment, j'ai gagné une étape. Au-delà, je ne sais pas jusqu'où je suis capable d'aller. Peut-être gagnerai-je un jour le Tour mais, pour l'instant, je suis totalement incapable de répondre à cette question."

"J'ai toujours un peu peur d'attaquer"

Toujours cette réserve. Elle est finalement à son honneur, à condition qu'il sache s'en affranchir en course. De son propre aveu, ce n'est pas toujours le cas. Il a ainsi dû se faire violence pour décramponner Damiano Cunego dans l'Alpe d'Huez mardi, alors qu'il était manifestement beaucoup plus à son affaire que l'Italien. "C'est vrai, j'ai toujours un peu peur d'attaquer, concède-t-il. J'hésite toujours trop. Là, je me suis dit qu'il fallait essayer, ne pas arriver au sprint avec Cunego. J'ai essayé car les occasions de gagner à l'Alpe d'Huez ne se présentent pas souvent dans une carrière."

296441_1283034_151_113Le jeu en valait effectivement la chandelle. Schleck savoure d'autant plus qu'il a connu pas mal de galères cette saison. Une chute sur le Tour du Pays basque, au printemps, Puis une autre, une semaine avant le début du Tour, la veille du Championnat du Luxembourg. "J'ai eu le nez et deux dents cassés, raconte-t-il. On m'a posé douze points de suture au menton, je n'ai pas pu m'entraîner pendant cinq jours, je suis resté sans m'alimenter pendant quatre jours et mon début de Tour a été difficil e". Il ne peut s'empêcher d'arborer un petit sourire en narrant ses malheurs.

296358_1282021_151_113De toute façon, le fils ainé de Johnny Schleck (son jeune frère, Andy, est également pro chez CSC), ancien coéquipier du grand Luis Ocana, a appris à relativiser. Une distance qu'il doit à un début de carrière chaotique. Passé pro chez De Nardi à 20 ans, il a ensuite galéré pendant deux années, en Elite 2, au sein de l'UC Châteauroux, sans qu'aucune formation de haut niveau ne fasse appel à lui. Difficile à imaginer quand on voit ses résultats aujourd'hui. Finalement, c'est Marcel Gilles qui lui obtient une place au sein du Team CSC, où le Luxembourgeois va enfin franchir un cap, et même plusieurs.

Il apprend vite

296377_1282365_151_113Au fond de lui, le protégé de Bjarne Riis garde une petite rancoeur contre ces équipes françaises qui n'ont pas su, ou pas voulu, lui ouvrir les bras. Il n'avait d'ailleurs pas manqué de les tancer au soir de sa victoire à Valkenburg, comme pour les placer face à leur propre échec, alors que sa réussite éclatait au grand jour. "J'ai vraiment vécu une période délicate, je me demandais même si ça valait le coup de continuer puisque je n'avais pas de perspectives. Je ne trouvais pas d'équipe et seul Bjarne Riis m'a fait confiance. CSC m'a donné ma chance, m'a laissé le temps de grandir, le temps de devenir le coureur que je suis."

L'ancien vainqueur du Tour n'a peut-être pas que des qualités, mais il sait incontestablement donner du temps à ses jeunes. En 2004 et 2005, il est tranquillement monté en puissance, multipliant les places d'honneur, tournant autour de sa première grande victoire. Schleck apprend plutôt vite, et plutôt bien. Paradoxalement, l'exclusion d'Ivan Basso n'aura pas eu que des effets négatifs pour la CSC. Elle a permis l'émancipation d'un sacré talent, dont le moteur serait forcément resté bridé s'il avait dû bosser pendant trois semaines pour son leader, comme cela aurait dû être le cas. Chez CSC, le malheur du numéro un précipite le bonheur d'un autre...

Publicité
Publicité
Commentaires
Vélo 2007
Publicité
Archives
Publicité